Dienstag, 21. Oktober 2008

Un gouvernement économique européen ?

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Un gouvernement économique européen ?
L'Union européenne sait se faire entendre. Elle l'a montré pendant la crise russo-géorgienne « en arrêtant une guerre ». Elle a su réagir face à la crise financière. Et, demain, elle devrait avoir son gouvernement économique.
Strasbourg
C'est la conviction de Nicolas Sarkozy qui, hier devant les parlementaires, aurait dû, dans son rôle président en exercice de l'UE, se limiter à rendre compte du Conseil européen des 15 et 16 octobre. Mais c'est plutôt un premier bilan de la présidence française qui a été dressé. Un bilan très personnel, aussi, puisque le chef de l'Etat a expliqué comment il fallait s'investir dans l'urgence, tant en août dernier lors de son voyage à Moscou et à Tbilissi que pour faire face à la crise financière.

«On s'est trop longtemps
contenté de suivre
les pères fondateurs »


Et visiblement, les décisions prises, au niveau des quatre « grands » de l'UE à Paris, puis de l'« Eurogroupe« dimanche 12 octobre et enfin la semaine dernière à Bruxelles sont à mettre au compte du dynamisme de la présidence française. Même si, en bon diplomate, Nicolas Sarkozy prend toujours soin d'associer l'une ou l'autre grande figure européenne à ses objectifs en évoquant la « concertation ».
Ce volontarisme, qui sort l'UE de sa léthargie (« on s'est trop longtemps contenté de suivre les pères fondateurs »), doit-il continuer ? Oui, car la crise menace désormais l'économie réelle : « Il n'est pas possible que la zone euro continue sans gouvernement économique clairement identifié », a martelé le président de la République. Quand des crises prennent de telles proportions, quand la récession menace, « la seule réunion des ministres des Finances n'est pas à la hauteur ». D'ailleurs, rappelant les mesures arrêtées le 12 octobre à Paris, « seuls les chefs d'Etat et de gouvernement disposent de la légitimité démocratique ».
Pour le président Sarkozy, l'Europe est en mesure de faire des propositions concrètes au « sommet mondial » consacré à la crise financière prévu fin novembre à New York. A l'Europe de s'imposer, de parler d'une « voix forte » aux Américains qui font payer leur politique d'endettement au monde entier.
L'Europe devrait encore aller plus loin en portant « l'idée d'une refondation du capitalisme mondial », avec de vraies régulations, la mise sous contrôle des paradis fiscaux et même avec un nouveau système monétaire international. D'ailleurs, avant la rencontre de New York, la France reconvoquera un sommet européen extraordinaire pour préparer le grand rendez-vous avec les Américains. Avec les Chinois et les pays asiatiques aussi que Nicolas Sarkozy veut convaincre à participer à cette « refondation ».

Haro sur le libéralisme


Mais quelle refondation ? Pas question de condamner le capitalisme : le député communiste Francis Wurtz prompt à critiquer le système, s'est fait vertement tancer avec un catalogue des affres du « collectivisme » sur le plan économique, humain et écologique. Néanmoins en prônant hier dans l'hémicycle le retour aux sains fondements d'une économie sociale de marché, c'est bien le libéralisme, tel qu'il est pratiqué en Europe depuis une vingtaine d'années, qui fait figure d'accusé, ses dérives étant à l'origine des maux actuels. D'ailleurs, entendre Nicolas Sarkozy et le président de la Commission Barroso suivis par l'un et l'autre député dénoncer ce qu'ils avaient longtemps adoré a fait sourire plus d'un. Non sans ironie, le chef du groupe socialiste Martin Schulz a évoqué les accents « socialistes » de Nicolas Sarkozy (voir ci-dessous)...


Jean-Claude Kiefer

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